ENCORE UN EFFORT

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« Je crois que c’était l’une des journées les plus difficiles de ma vie sur un vélo. » La confidence, dans le bus qui doit conduire les coureurs de Focşani à leur hôtel de Buzău, est de Nicola Gaffurini. Du haut de ses six années passées dans le peloton professionnel, le barbu de l’équipe néerlandaise Monkey Town, dossard 141, parle pourtant en connaissance de cause. Mais avec un maillot jaune de leader du général et un maillot blanc de meilleur jeune à protéger, l’Italien a dû ce jour-là s’employer pour ses coéquipiers. Tour à tour le nez au vent dans la plaine qui s’étend à l’est de Braşov, chien de garde pour contenir les attaques adverses dans la traversée des Carpates puis porteur d’eau dans les derniers kilomètres, il n’a pas compté ses efforts.

Des cent-un cyclistes qui se sont élancés de Cluj-Napoca pour le 52e Tour de Roumanie, quatre-vingt-six seront parvenus à rallier l’arrivée de la cinquième et dernière étape, adjugée à Bucarest. Mais si tous ont parcouru les 700 kilomètres au programme, tous n’ont pas fait les mêmes efforts. Car, à côtoyer le peloton de près, on saisit l’inégalité des performances.

Comme un banc de poissons, le peloton est un corps mouvant qui s’étire ou se regroupe au gré du relief, du vent ou des événements de course. À l’intérieur, chacun y a un rôle déterminé et agit en fonction. Celui de Nicola Gaffurini est de protéger ses leaders, bien abrités dans sa roue, pour leur permettre de lancer leur effort au moment opportun. Comme tant d’autres, le dossard 141 est donc de ceux qui appuient fort sur les pédales en toutes circonstances. Avec cette fois, une réussite certaine : son jeune équipier Alex Molenaar a finalement remporté le classement général. Une victoire qui est aussi un peu la sienne.

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