APICULTEURS EN TRANSHUMANCE

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Ioan et Olivia Horhat ont stationné leur camion en bord de départementale, juste après le sommet de cette colline qui surplombe la petite ville de Mediaş. Ils resteront là quelques jours. Le véhicule, avec son patchwork de carrés bleus, blancs, jaunes ou rouges sur ses flancs, ne ressemble pas à un classique poids lourd ; il attire l’œil. À l'intérieur, en lieu et place de vulgaires marchandises, une cinquantaine de ruches et des dizaines de milliers d'abeilles que le couple déplace à travers le pays au gré des floraisons.

Du printemps à l'automne, ils passent de la Transylvanie à la Valachie, de la Valachie à à la Dobrogée, de l'estuaire du Danube aux Carpates. Une pratique courante en Roumanie. "Grâce à mon camion, je peux me déplacer quand j'en ai besoin. Avec nos connaissances et un suivi météorologique, on sait et on peut être sur place quand le colza s'apprête à fleurir, décrit Ioan Horhat, devenu apiculteur sur le tard après une reconversion professionnelle. Après, on suit le cycle des floraisons : d'abord l'acacia, puis le thé, le tournesol et, enfin, les fleurs de montagnes."

Comme partout dans le monde, il constate une forte mortalité de ses abeilles : jusqu'à 75% certaines années. La faute à une agriculture intensive qui règne en maître au sud de la chaîne des Carpates, où l'on utilise sans modération des pesticides et des néonicotinoïdes pourtant interdits par Bruxelles. "Le gouvernement accorde chaque année une dérogation ; je ne comprends pas nos dirigeants... Mais, nous, que peut-on faire face aux lobbys ?"

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