HAGI, LE CRUYFF DES CARPATES
On avait pour dernier souvenir de Gheorghe Hagi une image le montrant avec la Coupe de l’UEFA glanée en 2000, au crépuscule de sa carrière, sous le maillot de Galatasaray. Depuis, le « Maradona des Carpates », génial milieu de terrain roumain des années 90, a commencé une nouvelle vie d’entraîneur. Il s’est brièvement installé sur le banc de la sélection roumaine puis de divers clubs turcs et roumains, sans qu’aucune de ces expériences – pour manque de résultats ou incompatibilité d’humeur – n’excède une saison. Sa plus grande réussite, Hagi la cultive donc actuellement dans la ville de son enfance, à Constanţa.
C’est à quelques encablures de cette cité du littoral roumain, à Ovidiu, que l’ancien joueur du Real Madrid et du FC Barcelone a lancé en 2009 – et sur ses deniers personnels – son académie et un club de football, le FC Viitorul. Avec un concept fort, axé sur la formation et le développement des jeunes talents. « L’objectif principal, la stratégie du club, c’est d’investir sur les jeunes, qu’ils s’améliorent et grandissent pour atteindre le haut niveau, explique Gheorghe Hagi, 53 ans aujourd’hui. Nous souhaitons que notre équipe première, et c’est le cas aujourd’hui, soit composée à 70% de joueurs issus de l’académie. »
Johan Cruyff, une certaine idée du football
Quand on lui demande si son projet n’est pas copié sur la Masia du FC Barcelone, l’ancien n°10 des Tricolorii rétorque avoir puisé l’inspiration « dans chacun des clubs où (il est) passé ». Mais le suspense ne dure pas longtemps. Au rayon des entraîneurs qui l’ont le plus influencé, sa réponse fuse : « Cruyff, Cruyff. Ici, c’est le même concept qu’à Barcelone, où il a été mon entraîneur [entre 1994 et 1996]. Quand j’étais petit, j’aimais beaucoup l’idée de jeu des Pays-Bas. En 1970, en 1974, Johan Cruyff était mon idole quand il jouait à l’Ajax et depuis, je crois que les Pays-Bas ont aussi fait un excellent travail avec les enfants, pour former et faire émerger énormément de joueurs. »
HAGI, LE CRUYFF DES CARPATES
On avait pour dernier souvenir de Gheorghe Hagi une image le montrant avec la Coupe de l’UEFA glanée en 2000, au crépuscule de sa carrière, sous le maillot de Galatasaray. Depuis, le « Maradona des Carpates », génial milieu de terrain roumain des années 90, a commencé une nouvelle vie d’entraîneur. Il s’est brièvement installé sur le banc de la sélection roumaine puis de divers clubs turcs et roumains, sans qu’aucune de ces expériences – pour manque de résultats ou incompatibilité d’humeur – n’excède une saison. Sa plus grande réussite, Hagi la cultive donc actuellement dans la ville de son enfance, à Constanţa.
C’est à quelques encablures de cette cité du littoral roumain, à Ovidiu, que l’ancien joueur du Real Madrid et du FC Barcelone a lancé en 2009 – et sur ses deniers personnels – son académie et un club de football, le FC Viitorul. Avec un concept fort, axé sur la formation et le développement des jeunes talents. « L’objectif principal, la stratégie du club, c’est d’investir sur les jeunes, qu’ils s’améliorent et grandissent pour atteindre le haut niveau, explique Gheorghe Hagi, 53 ans aujourd’hui. Nous souhaitons que notre équipe première, et c’est le cas aujourd’hui, soit composée à 70% de joueurs issus de l’académie. »
Johan Cruyff, une certaine idée du football
Quand on lui demande si son projet n’est pas copié sur la Masia du FC Barcelone, l’ancien n°10 des Tricolorii rétorque avoir puisé l’inspiration « dans chacun des clubs où (il est) passé ». Mais le suspense ne dure pas longtemps. Au rayon des entraîneurs qui l’ont le plus influencé, sa réponse fuse : « Cruyff, Cruyff. Ici, c’est le même concept qu’à Barcelone, où il a été mon entraîneur [entre 1994 et 1996]. Quand j’étais petit, j’aimais beaucoup l’idée de jeu des Pays-Bas. En 1970, en 1974, Johan Cruyff était mon idole quand il jouait à l’Ajax et depuis, je crois que les Pays-Bas ont aussi fait un excellent travail avec les enfants, pour former et faire émerger énormément de joueurs. »
HAGI, LE CRUYFF DES CARPATES
On avait pour dernier souvenir de Gheorghe Hagi une image le montrant avec la Coupe de l’UEFA glanée en 2000, au crépuscule de sa carrière, sous le maillot de Galatasaray. Depuis, le « Maradona des Carpates », génial milieu de terrain roumain des années 90, a commencé une nouvelle vie d’entraîneur. Il s’est brièvement installé sur le banc de la sélection roumaine puis de divers clubs turcs et roumains, sans qu’aucune de ces expériences – pour manque de résultats ou incompatibilité d’humeur – n’excède une saison. Sa plus grande réussite, Hagi la cultive donc actuellement dans la ville de son enfance, à Constanţa.
C’est à quelques encablures de cette cité du littoral roumain, à Ovidiu, que l’ancien joueur du Real Madrid et du FC Barcelone a lancé en 2009 – et sur ses deniers personnels – son académie et un club de football, le FC Viitorul. Avec un concept fort, axé sur la formation et le développement des jeunes talents. « L’objectif principal, la stratégie du club, c’est d’investir sur les jeunes, qu’ils s’améliorent et grandissent pour atteindre le haut niveau, explique Gheorghe Hagi, 53 ans aujourd’hui. Nous souhaitons que notre équipe première, et c’est le cas aujourd’hui, soit composée à 70% de joueurs issus de l’académie. »
Johan Cruyff, une certaine idée du football
Quand on lui demande si son projet n’est pas copié sur la Masia du FC Barcelone, l’ancien n°10 des Tricolorii rétorque avoir puisé l’inspiration « dans chacun des clubs où (il est) passé ». Mais le suspense ne dure pas longtemps. Au rayon des entraîneurs qui l’ont le plus influencé, sa réponse fuse : « Cruyff, Cruyff. Ici, c’est le même concept qu’à Barcelone, où il a été mon entraîneur [entre 1994 et 1996]. Quand j’étais petit, j’aimais beaucoup l’idée de jeu des Pays-Bas. En 1970, en 1974, Johan Cruyff était mon idole quand il jouait à l’Ajax et depuis, je crois que les Pays-Bas ont aussi fait un excellent travail avec les enfants, pour former et faire émerger énormément de joueurs. »
![]() | ![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 |
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![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 | ![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 |
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![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 |
PHOTOREPORTAGES
"NO BAN ! NO WALL !" (2017)
Ils ont débarqué comme ça, à l'improviste. En rangs serrés, unis derrière une banderole et un slogan. L'horloge de la Trump Tower indiquait 18 heures et, ce 26 juin, le président américain venait de relancer son décret anti-immigration.
Ils se sont plantés face à l'entrée du building et ils ont crié : "No ban ! No wall !" Ils ont crié. Levé le poing. Et répété, encore et encore : "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !"
Les policiers ont avancé les barrières, les ont parqués sur ce bout de trottoir grand comme la liberté d'expression dans une dictature. Ils n'ont rien dit, par habitude. Peut-être aussi par peur de ces flingues qui pendaient à la ceinture des flics... Ils se sont contentés de reprendre ce refrain entêtant : "No ban ! No wall !" Mais déjà l'indifférence avait regagné New York. Seuls quelques passants ont ralenti le pas, le temps d'une photo souvenir.
Ils ont scandé : "In the name of humanity, we refuse a fascist America !". Puis : "No ban ! No wall !", par goût du radotage. En face, par goût de la provocation, des sympathisants républicains leur ont envoyé leur majeur et quelques insultes à la figure.
Comme si cela était possible, ils ont alors tenté de hausser le ton. "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !" Ils ont harangué les passants, désormais totalement indifférents à ce petit groupe d'agités. "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !"
Quelques minutes plus tard, ils sont partis. Il était 19 heures, et Big Apple ronronnait de nouveau.
De toute façon, Donald était aux abonnés absents.
La révolte populaire aussi.
![]() | ![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 |
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![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 | ![]() "NO BAN ! NO WALL !" - New York, 2017 |
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PHOTOREPORTAGES
"NO BAN ! NO WALL !" (2017)
Ils ont débarqué comme ça, à l'improviste. En rangs serrés, unis derrière une banderole et un slogan. L'horloge de la Trump Tower indiquait 18 heures et, ce 26 juin, le président américain venait de relancer son décret anti-immigration.
Ils se sont plantés face à l'entrée du building et ils ont crié : "No ban ! No wall !" Ils ont crié. Levé le poing. Et répété, encore et encore : "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !"
Les policiers ont avancé les barrières, les ont parqués sur ce bout de trottoir grand comme la liberté d'expression dans une dictature. Ils n'ont rien dit, par habitude. Peut-être aussi par peur de ces flingues qui pendaient à la ceinture des flics... Ils se sont contentés de reprendre ce refrain entêtant : "No ban ! No wall !" Mais déjà l'indifférence avait regagné New York. Seuls quelques passants ont ralenti le pas, le temps d'une photo souvenir.
Ils ont scandé : "In the name of humanity, we refuse a fascist America !". Puis : "No ban ! No wall !", par goût du radotage. En face, par goût de la provocation, des sympathisants républicains leur ont envoyé leur majeur et quelques insultes à la figure.
Comme si cela était possible, ils ont alors tenté de hausser le ton. "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !" Ils ont harangué les passants, désormais totalement indifférents à ce petit groupe d'agités. "No ban ! No wall ! No ban ! No wall !"
Quelques minutes plus tard, ils sont partis. Il était 19 heures, et Big Apple ronronnait de nouveau.
De toute façon, Donald était aux abonnés absents.
La révolte populaire aussi.
LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP (2011-2012)
De Saint-Nazaire à Ancenis, sur les routes et les chemins, pieds au sec ou pieds dans l'eau, la Loire-Atlantique a ses secrets.
Carte postale de L.A., West Coast.
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Couffé (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Mésanger (44), 2011 |
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![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2011 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Couffé (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Nantes (44), 2012 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Guérande (44), 2012 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2011 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Mauves-sur-Loire (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Le Cellier (44), 2011 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Couffé (44), 2011 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Couffé (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Saint-Nazaire (44), 2012 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Paimbœuf (44), 2012 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Saint-Mars-la-Jaille (44), 2011 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Sainte-Luce-sur-Loire (44), 2012 |
![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Cordemais (44), 2011 | ![]() LA LOIRE-ATLANTIQUE, HORS CHAMP - Ancenis (44), 2011 |
COUP DE FEU À LA LAITERIE (2012)
Ancien second du chef étoilé Benoît Bernard, Steven Ramon a pris les commandes de La Laiterie, à Lambersart, en août 2011. Créatif et souriant, le jeune Nordiste (26 ans) passionné de motocross dirige une équipe de cinq cuisiniers et deux pâtissiers.
Malgré la masse de travail à abattre, l'ambiance est au beau fixe. Entre l'épluchage des légumes de saison et le décorticage des fruits de mer, ça discute "meufs" et "boîtes de nuit".
Du "homard au champagne" à un gâteau au chocolat "façon Forêt-Noire", chronique d'une journée passée dans les cuisines d'un restaurant étoilé.
![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 | ![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 |
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![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 | ![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 |
![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 | ![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 |
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![]() COUP DE FEU À LA LAITERIE - Lambersart, 2012 |
MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE (2012)
Marseille, 14 avril 2012. En pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous à ses militants sur la plage du Prado. Pour l'ultime étape de ses trois grands meetings en plein air, après ceux de la place de la Bastille à Paris et de la place du Capitole à Toulouse, le leader du Parti de Gauche réunis des dizaines de milliers de sympathisants (120000, selon son propre parti) dans la cité phocéenne.
Tourné vers la Méditerranée, le natif de Tanger (Maroc) tient un discours d'une heure vingt faisant une large place au métissage. "Marseille nous dit que notre chance, c'est le métissage. Et depuis 2600 ans, nous sommes du parti de ceux qui se disent contents d'être mélangés, fiers d'être le peuple qui compte le plus grand nombre de mariages mixtes de toute l'Europe ! Les peuples du Maghreb sont nos frères et nos sœurs. Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
Au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon obtient 11,10% des suffrages. Il est devancé par François Hollande (PS, 28,63%), Nicolas Sarkozy (UMP, 27,18%) et Marine Le Pen (FN, 17,90%).
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - sur l'avenue du Prado |
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![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - sur l'avenue du Prado | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Clémentine Autain, porte-parole de la campagne | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain |
![]() GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE - Athènes, 2011 | ![]() GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE - Athènes, 2011 |
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GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE (2011)
Fin 2009, les trois agences de notation Fitch Ratings, Standard & Poor's et Moody's abaissent tour à tour la note financière de la Grèce, jugée incapable de rembourser sa dette publique. En sollicitant l'aide de la zone euro et du FMI au printemps 2010, puis en adoptant de nombreuses mesures d'austérité, le gouvernement de Geórgios Papandréou déclenche la colère de la rue.
Au gel des salaires dans la fonction publique, à l'augmentation des taux de TVA, les Grecs répondent par des grèves générales à répétition. Lieu privilégié des rassemblements : la place Syntagma, située face au Parlement.
En ce 28 octobre 2011, le soleil est radieux sur le centre-ville d'Athènes mais les visages sont fermés pour la fête nationale grecque. Pas de heurts en ce jour de célébration, mais des regards de défiance entre manifestants et forces de l'ordre. L'heure est à l'apaisement ; la semaine précédente, un homme est mort sur cette même place Syntagma.
![]() GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE - Athènes, 2011 | ![]() GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE - Athènes, 2011 |
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GRÈCE : UNE CRISE EN CAPITALE (2011)
Fin 2009, les trois agences de notation Fitch Ratings, Standard & Poor's et Moody's abaissent tour à tour la note financière de la Grèce, jugée incapable de rembourser sa dette publique. En sollicitant l'aide de la zone euro et du FMI au printemps 2010, puis en adoptant de nombreuses mesures d'austérité, le gouvernement de Geórgios Papandréou déclenche la colère de la rue.
Au gel des salaires dans la fonction publique, à l'augmentation des taux de TVA, les Grecs répondent par des grèves générales à répétition. Lieu privilégié des rassemblements : la place Syntagma, située face au Parlement.
En ce 28 octobre 2011, le soleil est radieux sur le centre-ville d'Athènes mais les visages sont fermés pour la fête nationale grecque. Pas de heurts en ce jour de célébration, mais des regards de défiance entre manifestants et forces de l'ordre. L'heure est à l'apaisement ; la semaine précédente, un homme est mort sur cette même place Syntagma.
MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE (2012)
Marseille, 14 avril 2012. En pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous à ses militants sur la plage du Prado. Pour l'ultime étape de ses trois grands meetings en plein air, après ceux de la place de la Bastille à Paris et de la place du Capitole à Toulouse, le leader du Parti de Gauche réunis des dizaines de milliers de sympathisants (120000, selon son propre parti) dans la cité phocéenne.
Tourné vers la Méditerranée, le natif de Tanger (Maroc) tient un discours d'une heure vingt faisant une large place au métissage. "Marseille nous dit que notre chance, c'est le métissage. Et depuis 2600 ans, nous sommes du parti de ceux qui se disent contents d'être mélangés, fiers d'être le peuple qui compte le plus grand nombre de mariages mixtes de toute l'Europe ! Les peuples du Maghreb sont nos frères et nos sœurs. Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
Au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon obtient 11,10% des suffrages. Il est devancé par François Hollande (PS, 28,63%), Nicolas Sarkozy (UMP, 27,18%) et Marine Le Pen (FN, 17,90%).
MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE (2012)
Marseille, 14 avril 2012. En pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous à ses militants sur la plage du Prado. Pour l'ultime étape de ses trois grands meetings en plein air, après ceux de la place de la Bastille à Paris et de la place du Capitole à Toulouse, le leader du Parti de Gauche réunis des dizaines de milliers de sympathisants (120000, selon son propre parti) dans la cité phocéenne.
Tourné vers la Méditerranée, le natif de Tanger (Maroc) tient un discours d'une heure vingt faisant une large place au métissage. "Marseille nous dit que notre chance, c'est le métissage. Et depuis 2600 ans, nous sommes du parti de ceux qui se disent contents d'être mélangés, fiers d'être le peuple qui compte le plus grand nombre de mariages mixtes de toute l'Europe ! Les peuples du Maghreb sont nos frères et nos sœurs. Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
Au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon obtient 11,10% des suffrages. Il est devancé par François Hollande (PS, 28,63%), Nicolas Sarkozy (UMP, 27,18%) et Marine Le Pen (FN, 17,90%).
MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE (2012)
Marseille, 14 avril 2012. En pleine campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous à ses militants sur la plage du Prado. Pour l'ultime étape de ses trois grands meetings en plein air, après ceux de la place de la Bastille à Paris et de la place du Capitole à Toulouse, le leader du Parti de Gauche réunis des dizaines de milliers de sympathisants (120000, selon son propre parti) dans la cité phocéenne.
Tourné vers la Méditerranée, le natif de Tanger (Maroc) tient un discours d'une heure vingt faisant une large place au métissage. "Marseille nous dit que notre chance, c'est le métissage. Et depuis 2600 ans, nous sommes du parti de ceux qui se disent contents d'être mélangés, fiers d'être le peuple qui compte le plus grand nombre de mariages mixtes de toute l'Europe ! Les peuples du Maghreb sont nos frères et nos sœurs. Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
Au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon obtient 11,10% des suffrages. Il est devancé par François Hollande (PS, 28,63%), Nicolas Sarkozy (UMP, 27,18%) et Marine Le Pen (FN, 17,90%).
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - sur l'avenue du Prado |
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![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - sur l'avenue du Prado | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Clémentine Autain, porte-parole de la campagne | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain |
![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle | ![]() MÉLENCHON, LE PRADO ET LA CAMPAGNE - Marseille, 2012 - sur l'avenue du Prado |
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LES JAUNES ET LES VERTS
Ligue 1. Saison 2013-2014, 37e journée. 36609 spectateurs.
Au stade de la Beaujoire, le FC Nantes et l'AS Saint-Étienne s'affrontent pour le dernier match de la saison dans l'antre des Canaris. L'affiche n'a plus le prestige des années 1970, lorsque les deux clubs se disputaient la suprématie nationale, mais la ferveur demeure.
Grâce à des buts de Mevlut Erding (10', 45'+2) et Max-Alain Gradel (23'), les Verts de Christophe Galtier s'imposent facilement sur le score de 3 buts à 1 et maintiennent l'espoir d'une qualification pour la Ligue des Champions. De leur côté promus en début de saison, les Nantais célèbrent le maintien en Ligue 1 avec leur public.
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - le bus nantais, à l'arrivée des joueurs |
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![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Waldemar Kita, président du FC Nantes | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 |
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - la Brigade Loire |
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - entrée des joueurs | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Jordan Veretout frappe sur le poteau |
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Banel Nicolita s'en va tirer un corner |
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Moustapha Bayal Sall (ASSE) et Itay Shechter (FCN, masqué) au duel | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Vincent Bessat (FCN) échappe à Franck Tabanou (ASSE, à droite) |
![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 | ![]() LES JAUNES ET LES VERTS - Nantes, 2014 - Mevlut Erding, double buteur du soir, en zone mixte |
Jugé pour crimes contre l’humanité
Trois décennies plus tard, le chapitre judiciaire entourant le soulèvement de décembre 1989 n’est pas encore refermé. Et c’est justement sur le rôle d’Ion Iliescu que les magistrats s’interrogent.
Entre le 16 décembre 1989 – date du début de la révolte dans la ville de Timişoara – et le 31 décembre, 1116 personnes ont été tuées en Roumanie. Mais s’il est avéré que les forces armées ont agi sur ordre de Ceauşescu jusqu’à son arrestation le 22, c’est pourtant au-delà de cette date que l’immense majorité des victimes ont trouvé la mort.
La version officielle évoque, à l’époque, de mystérieux « terroristes » restés fidèles au Conducător. Une version revue et corrigée par la Haute Cour de cassation et de justice (ICCJ), qui soupçonne désormais Ion Iliescu d’avoir fomenté une « vaste opération de diversion et de désinformation » pour « créer une psychose généralisée marquée par des tirs chaotiques et fratricides […], et obtenir une légitimité aux yeux du peuple ».
« Une dette envers l’Histoire »
« Il s’agit d’un moment particulièrement important pour la justice roumaine, qui accomplit une dette envers l’Histoire », affirmait le procureur Augustin Lazăr au moment d’annoncer, au printemps dernier, le renvoi en justice de l’ancien président. Jugé pour « crimes contre l’humanité », Ion Iliescu doit aujourd’hui répondre – aux côtés de l’ancien vice-Premier ministre Gelu Voican-Voiculescu et l’ex-chef de l’aviation militaire Iosif Rus – de la mort de 862 personnes.
Dans ce dossier épais de milliers de volumes de documents, 5 000 Roumains se sont portés parties civiles.
En quête de réponses, plusieurs centaines d’entre eux se sont pressés le 29 novembre dernier devant la Haute Cour de cassation et de justice, au cœur de Bucarest, pour l’ouverture du procès. Ion Iliescu n’était pas présent.
Certains ont perdu un membre de leur famille. D’autres, comme Nicoleta Giurcanu, « tabassée et humiliée » alors qu’elle n’avait que quatorze ans, ont été directement touchés. « Je veux voir Iliescu en prison ne serait-ce qu’un seul jour », clame-t-elle aujourd’hui.
Gheorghe Preda a lui perdu un œil le 23 décembre 1989, alors qu’il faisait ses courses de Noël à Craiova. En fauteuil roulant à 62 ans, il s’interroge : « Saura-t-on la vérité sur les événements ? Peut-être d’ici trente ans, quand on sera tous morts. »
Le temps presse. La prochaine audience a été fixée au 21 février 2020 ; Ion Iliescu fêtera alors son quatre-vingt-dixième anniversaire.
Jugé pour crimes contre l’humanité
Trois décennies plus tard, le chapitre judiciaire entourant le soulèvement de décembre 1989 n’est pas encore refermé. Et c’est justement sur le rôle d’Ion Iliescu que les magistrats s’interrogent.
Entre le 16 décembre 1989 – date du début de la révolte dans la ville de Timişoara – et le 31 décembre, 1116 personnes ont été tuées en Roumanie. Mais s’il est avéré que les forces armées ont agi sur ordre de Ceauşescu jusqu’à son arrestation le 22, c’est pourtant au-delà de cette date que l’immense majorité des victimes ont trouvé la mort.
La version officielle évoque, à l’époque, de mystérieux « terroristes » restés fidèles au Conducător. Une version revue et corrigée par la Haute Cour de cassation et de justice (ICCJ), qui soupçonne désormais Ion Iliescu d’avoir fomenté une « vaste opération de diversion et de désinformation » pour « créer une psychose généralisée marquée par des tirs chaotiques et fratricides […], et obtenir une légitimité aux yeux du peuple ».
« Une dette envers l’Histoire »
« Il s’agit d’un moment particulièrement important pour la justice roumaine, qui accomplit une dette envers l’Histoire », affirmait le procureur Augustin Lazăr au moment d’annoncer, au printemps dernier, le renvoi en justice de l’ancien président. Jugé pour « crimes contre l’humanité », Ion Iliescu doit aujourd’hui répondre – aux côtés de l’ancien vice-Premier ministre Gelu Voican-Voiculescu et l’ex-chef de l’aviation militaire Iosif Rus – de la mort de 862 personnes.
Dans ce dossier épais de milliers de volumes de documents, 5 000 Roumains se sont portés parties civiles.
En quête de réponses, plusieurs centaines d’entre eux se sont pressés le 29 novembre dernier devant la Haute Cour de cassation et de justice, au cœur de Bucarest, pour l’ouverture du procès. Ion Iliescu n’était pas présent.
Certains ont perdu un membre de leur famille. D’autres, comme Nicoleta Giurcanu, « tabassée et humiliée » alors qu’elle n’avait que quatorze ans, ont été directement touchés. « Je veux voir Iliescu en prison ne serait-ce qu’un seul jour », clame-t-elle aujourd’hui.
Gheorghe Preda a lui perdu un œil le 23 décembre 1989, alors qu’il faisait ses courses de Noël à Craiova. En fauteuil roulant à 62 ans, il s’interroge : « Saura-t-on la vérité sur les événements ? Peut-être d’ici trente ans, quand on sera tous morts. »
Le temps presse. La prochaine audience a été fixée au 21 février 2020 ; Ion Iliescu fêtera alors son quatre-vingt-dixième anniversaire.
Jugé pour crimes contre l’humanité
Trois décennies plus tard, le chapitre judiciaire entourant le soulèvement de décembre 1989 n’est pas encore refermé. Et c’est justement sur le rôle d’Ion Iliescu que les magistrats s’interrogent.
Entre le 16 décembre 1989 – date du début de la révolte dans la ville de Timişoara – et le 31 décembre, 1116 personnes ont été tuées en Roumanie. Mais s’il est avéré que les forces armées ont agi sur ordre de Ceauşescu jusqu’à son arrestation le 22, c’est pourtant au-delà de cette date que l’immense majorité des victimes ont trouvé la mort.
La version officielle évoque, à l’époque, de mystérieux « terroristes » restés fidèles au Conducător. Une version revue et corrigée par la Haute Cour de cassation et de justice (ICCJ), qui soupçonne désormais Ion Iliescu d’avoir fomenté une « vaste opération de diversion et de désinformation » pour « créer une psychose généralisée marquée par des tirs chaotiques et fratricides […], et obtenir une légitimité aux yeux du peuple ».
« Une dette envers l’Histoire »
« Il s’agit d’un moment particulièrement important pour la justice roumaine, qui accomplit une dette envers l’Histoire », affirmait le procureur Augustin Lazăr au moment d’annoncer, au printemps dernier, le renvoi en justice de l’ancien président. Jugé pour « crimes contre l’humanité », Ion Iliescu doit aujourd’hui répondre – aux côtés de l’ancien vice-Premier ministre Gelu Voican-Voiculescu et l’ex-chef de l’aviation militaire Iosif Rus – de la mort de 862 personnes.
Dans ce dossier épais de milliers de volumes de documents, 5 000 Roumains se sont portés parties civiles.
En quête de réponses, plusieurs centaines d’entre eux se sont pressés le 29 novembre dernier devant la Haute Cour de cassation et de justice, au cœur de Bucarest, pour l’ouverture du procès. Ion Iliescu n’était pas présent.
Certains ont perdu un membre de leur famille. D’autres, comme Nicoleta Giurcanu, « tabassée et humiliée » alors qu’elle n’avait que quatorze ans, ont été directement touchés. « Je veux voir Iliescu en prison ne serait-ce qu’un seul jour », clame-t-elle aujourd’hui.
Gheorghe Preda a lui perdu un œil le 23 décembre 1989, alors qu’il faisait ses courses de Noël à Craiova. En fauteuil roulant à 62 ans, il s’interroge : « Saura-t-on la vérité sur les événements ? Peut-être d’ici trente ans, quand on sera tous morts. »
Le temps presse. La prochaine audience a été fixée au 21 février 2020 ; Ion Iliescu fêtera alors son quatre-vingt-dixième anniversaire.

SYLVAIN MOREAU
JOURNALISTE
UNE PETITE GRAINE À LA CONQUÊTE DES CHAMPS BRETONS
À l’appel du groupe agroalimentaire coopératif Eureden, qui craignait que la guerre en Ukraine n’ait des conséquences néfastes sur le marché du sarrasin, de nombreux agriculteurs bretons ont renoué cette année avec la petite graine pyramidale, dont l’histoire est intimement liée à celle de la Bretagne.
La farine de sarrasin, indispensable à la confection des galettes de blé noir – son autre nom – que l’on écoule dans les crêperies et sur les marchés de Bretagne et de Navarre, aurait-elle pu venir à manquer à cause du déclenchement de la guerre en Ukraine, à la fin du mois de février dernier ? « Pas vraiment, car le besoin en sarrasin en France est bien couvert par la production française, tempère Jérôme Goulet, directeur commercial dans la grande distribution et en charge du développement de l’activité liée au sarrasin au sein de la société Axiane Meunerie. Mais l’impact de la guerre a eu une influence sur l’offre et la demande, ce qui a généré une inflation sur les prix de la graine. »
Et pour cause : la Russie (49,3 %) et l’Ukraine (5,4 %) fournissaient, à elles seules, plus de la moitié du marché mondial de blé noir avant le début du conflit (1). Les sanctions économiques contre l’une et l’arrêt forcé de la production de l’autre ont encouragé nombre de pays à « s’approvisionner sur d’autres origines, notamment française, ce qui a fait flamber le prix du sarrasin ».
Une graine sans gluten
L’hypothèse d’un envol des prix sur la farine de blé noir, conjuguée à l’attractivité du blé tendre ou du colza, eux aussi en tension à cause de la guerre, ont convaincu la coopérative Eureden de lancer un appel (2) à la mobilisation des agriculteurs, en avril.
Celui-ci a été entendu au-delà des espérances. « On a retrouvé nos producteurs, et même de nouveaux : de 350 l’an dernier, ils sont désormais 500 à être engagés avec nous, cette année. C’est très positif ! », se félicite Christine Larsonneur, directrice de l’association Blé noir Tradition Bretagne, qui gère la seule Indication géographique protégé (IGP) sur le sarrasin.

D’autant que la graine voit, en France, sa demande croître de « 20 % par an » depuis la pandémie de Covid-19, affirme-t-elle. « À 95 %, c’est pour faire de la galette. Il y a aussi le far breton, le kig ha farz [sorte de pot-au-feu breton], les chips de blé noir, mais ce sont des niches… »
Surtout, face aux céréales, la polygonacée a un argument de poids à faire valoir : « Elle est sans gluten, poursuit Christine Larsonneur. On surfe donc sur cette vague, même si on ne peut pas mettre la mention "Sans allergènes" sur les paquets, à cause des pollutions de farine de froment chez les meuniers et les crêpiers. »
« Pas d’azote, ni d’intrants »
Du côté des agriculteurs, c’est la commodité de la culture que l’on met en avant. « C’est d’une grande simplicité. On prépare le sol au début du printemps, et on appelle le semoir en mai-juin. Après, on laisse pousser et on attend, jusqu’à la récolte, à partir de la fin septembre », énumère Fabienne Daniel, qui reçoit dans sa maison de Sainte-Anne-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine). « Il n’y a même pas besoin de mettre d’azote, ni d’engrais. On ne met pas non plus d’intrants, de fongicides ou d’herbicides, ajoute-t-elle. Bien qu’on n’ait pas désherbé, les mauvaises herbes ne se sont pas implantées. Et ça, je dois dire que ça me surprend ! »
Sur son exploitation de 184 hectares, répartis sur près d’une dizaine de communes, cette agricultrice de 51 ans a fait le choix de consacrer onze hectares au sarrasin. Et, puisque la plante n’est pas difficile, elle a tenté de l’implanter sur des parcelles « ingrates, très schisteuses en surface ». Compte tenu des conditions météorologiques exceptionnellement arides cet été dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, elle n’en attend pas monts et merveilles. « Ça va faire ce que ça va faire mais, au moins, ça a occupé le terrain et ça a permis de le nettoyer. »
À quelques kilomètres de là, sur la commune de Pipriac (Ille-et-Vilaine), Damien Hervé ne dit pas autre chose. Ce paysan en agriculture biologique, qui a vu la surface de son exploitation doubler cette année, a ensemencé neuf des 55 hectares à sa disposition en blé noir, contre deux auparavant : « Globalement, on était très contents quand on a implanté. On a eu de l’eau tout de suite, donc la plante a bien levé. Mais la sécheresse, derrière, a fait des ravages… On a vu des zones séchantes crever dans les parcelles. »
Sans toutefois se départir de son sourire, il ne se fait guère d’illusions quant au résultat de la récolte à venir : « Grosso modo, ça va de deux tonnes à l’hectare pour les bonnes années à 500 kg à l’hectare les mauvaises. On sera peut-être dedans, résume-t-il en pointant du doigt les zones situées en bord de route, où les plants n’ont pas autant poussé qu’espéré. On dit que le sarrasin n’a pas besoin de beaucoup d’eau mais, avec un été comme celui-ci, à part le chardon ou le cactus, je ne sais pas ce qui peut pousser… »
Grâce au soutien massif des agriculteurs, l’association Blé noir Tradition Bretagne devrait néanmoins atteindre ses volumes de production habituels, à hauteur de 4 000 tonnes annuelles pour 12 000 consommées chaque année en France.
« Un élément identitaire et culturel très important »
Avec ses 700 euros à la tonne, le sarrasin n’est « pas forcément très intéressant » sur le plan pécuniaire, estime Damien Hervé. Mais, outre son intérêt dans la rotation des cultures, le quadragénaire lui trouve une qualité à nulle autre pareille : « Vous savez où on est ici ? Pipriac, c’est la capitale de la galette ! On a une confrérie de la galette, une fête qui lui est consacrée… C’est plus folklorique qu’autre chose mais, oui, on est des consommateurs. Et je me dis que, si je pouvais nourrir les gens autour de chez moi, ce serait déjà pas mal ! »
Christine Larsonneur ne peut qu’acquiescer : « Les producteurs sont très fiers de faire partie de cette filière, dont l’image est emblématique de la Bretagne. »

Docteur en histoire à l’université de Caen, Alain-Gilles Chaussat a justement étudié en détail le lien qui unit la Bretagne à la graine. S’il ignore encore comment cette plante originaire de l’ouest de la Chine est arrivée en France, il sait en revanche que « des palynologues – ceux qui étudient le pollen – y ont trouvé des traces de pollen fossilisé de sarrasin dès le XIIe siècle ».
« Il faudra ensuite attendre le XVe siècle pour trouver des traces écrites qui font état de sarrasin dans les pratiques agraires en tant que plante vivrière », poursuit-il. Sur les terres acides et humides du Massif armoricain, et jusqu’au bocage normand, la graine trouve en effet un sol qui lui convient à merveille. « Le froment et les céréales n’y poussent que difficilement, donc le blé noir vient aussi combler un manque. Mais comme c’est une polygonacée qui n’est pas "panifiable", avec laquelle on ne peut pas faire de pain, on mange ça sous forme de galettes ou de bouillie. Très rapidement, on va donc l’associer aux petites gens. »
Jugée moins noble que le blé tendre, elle permet néanmoins « d’atténuer les crises de subsistance, ce qui va entraîner une poussée démographique en Bretagne et en Normandie occidentale, qui deviennent les régions les plus densément peuplées de France ». Du XVIe siècle à l’entre-deux-guerres, le sarrasin devient la principale denrée alimentaire de Bretagne.
Alors que la création de grands fours à chaux, puis l’arrivée du train et l’industrialisation vont encourager la Normandie à transformer son système agraire pour nourrir le bassin parisien, la Bretagne voit, elle, ses cultures de blé noir se réduire à peau de chagrin dans la deuxième moitié du XXe siècle.
« Aujourd’hui, on estime que sa culture représente 4000 à 5000 hectares dans l’ensemble de la région mais, à titre de comparaison, il faut savoir que plus de 110 000 hectares lui étaient consacrés au XIXe siècle dans le seul département d’Ille-et-Vilaine !, rappelle Alain-Gilles Chaussat. Pour autant, le sarrasin reste un élément identitaire et culturel très important, très représentatif de la Bretagne. Le courant régionaliste dans les années 1970, puis la décentralisation de 1981 qui va donner du pouvoir aux régions, vont permettre de reconstruire cette identité sur des bases existantes. Et, le sarrasin, c’est un très bon marketing territorial. »
Mais le blé noir a encore du chemin à accomplir avant de regagner le terrain perdu… « On est dans une région très consommatrice de blé noir mais, pendant des années, le gros des productions était fourni par l’Ukraine, la Russie, la Chine. Et, nous, on n’était pas compétitif par rapport à eux, regrette Damien Hervé, depuis sa ferme des Fraux, à Pipriac. Dommage qu’il faille une guerre pour comprendre ce genre de choses… »
(1) Chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’année 2020.
(2) « Le blé noir breton : une opportunité à saisir en 2022 » : https://www.paysan-breton.fr/2022/04/le-ble-noir-breton-une-opportunite-a-saisir-en-2022/